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Libération

Le retour de l’espoir d’éradication

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par Gilles Pialoux
publié le 22 juillet 2012 à 22h06

De mémoire de «vihologue», c’est la troisième fois dans l’histoire des congrès «sida» que l’on sort du chapeau l’éradication du virus. L’infection à VIH n’étant plus vue comme une maladie chronique mais comme une maladie dont on guérirait.

La première fois, c'était en 1996, avec le Pr David Ho et ses déclarations sur l'impact que devait avoir sur l'épidémie l'avènement des multithérapies anti-VIH. La deuxième fois, c'était en 1999 avec les prévisions mathématiques de l'OMS modélisant un monde «idéal», où le dépistage du VIH et la mise sous traitement antirétroviral de quasiment 100% de la population mondiale permettrait l'éradication du VIH en 2030- 2040.

La troisième et actuelle intrusion de «the cure» [guérison en anglais, ndlr] prend cette fois, à Washington, la forme d'un programme de recherche de l'International Aids Society (IAS), porté par notre Prix Nobel, Françoise Barré-Sinoussi. Un programme de recherche ambitieux baptisé «Towards an HIV Cure» (Libération de samedi et dimanche). Le point de départ tient dans la réponse à apporter à ce que l'on appelle la «virémie résiduelle», c'est-à-dire ce qui reste de virus quand malades, industriels et prescripteurs pensent qu'il n'y en en plus du seul fait qu'on n'en détecte plus dans le sang : ce qui est le cas de plus de 90 % de personnes traitées et observantes.

La perversion du VIH tient désormais dans sa capacité de latence et de persistance dans des compartiments, notamment les CD4 dit de «mémoire», don