Gérard Weill préside la Société d’entraide et de bienfaisance des Français à Maurice. Il rend régulièrement visite aux détenus français.
«L’île Maurice a été classée comme une des premières destinations des drogues en Afrique. Il y a ici une très grosse consommation, et 30% des prisonniers sont détenus pour des affaires de stupéfiants. Les drogues arrivent principalement via Madagascar et l’Afrique du Sud.
«Le Subutex qui vient de France est un phénomène plus récent. Depuis six à sept ans, il y a une filière identifiée, avec des réseaux en France, qui recrutent des passeurs, des jeunes, souvent en difficulté, à qui ils font miroiter des vacances gratuites, plus 1 000 ou 2 000 euros. Sur le thème "tu me rends service" ou "j'ai des cadeaux à remettre à la famille".
«Parfois, les jeunes sont séduits socialement ou amoureusement. Juste avant le départ, on leur glisse un colis "pour un cousin qui se marie", ou on leur parle de "médicaments". Certains sont innocents et naïfs, d'autres, qui récidivent, sont plus conscients. Mais, même quand ils savent qu'il s'agit de Subutex, ils ne sont pas conscients de la dangerosité à en apporter à Maurice. Quand ils arrivent, ils sont parfois dénoncés par les trafiquants eux-mêmes. Pendant ce temps, d'autres passent avec des produits.
«Au début, les peines prononcées ne dépassaient pas cinq ans, le Subutex était considéré comme une drogue douce, équivalente au cannabis. Puis l'affaire du steward d'Air France Christophe