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Interview

Réduction du nombre de pharmacies : «10% d’accord, mais lesquelles ?»

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Pour réduire les dépenses de santé, l’Inspection générale des affaires sociales préconise de faire baisser la marge des pharmaciens sur chaque médicament, et garantir leur marge globale en réduisant de 10% le nombre d’officines. Réaction d’Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre national des pharmaciens.
publié le 24 juillet 2012 à 17h37

Avec une officine pour 2 900 habitants, la France est l'un des pays d'Europe qui concentre le plus de pharmacies - la moyenne dans l'Union est d'une pour 4 500 habitants. Afin de réduire les dépenses de santé du pays, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) préconise, dans son rapport de juin et publié ces jours-ci, de «baisser la marge unitaire des pharmaciens sur les médicaments» et, «pour [leur] garantir une marge minimale, réduire de 10% nombre d'officines d'ici 2017».

En clair, concentrer le volume de médicaments délivrés sur un nombre restreint de pharmacies. La Sécu dépense moins, puisque les médicaments lui reviennent moins chers, et les pharmaciens s’y retrouvent financièrement. Sauf qu’une telle réduction revient à supprimer 2 200 des 22 080 pharmacies de France, soit la perte de 11 000 emplois d’ici cinq ans.

Isabelle Adenot, la présidente de l’Ordre national des pharmaciens (ONP), réagit.

Comment prenez-vous cette proposition ?

Très mal, parce que derrière ce chiffre de 10%, il y a des êtres humains. En moyenne, cinq personnes travaillent dans une pharmacie. On jette l’angoisse sur 11 000 personnes qui ont aujourd’hui un emploi, qui plus est un emploi de proximité.

Bien sûr, on peut comprendre qu’il y ait un besoin d’optimiser le réseau. Cette question ne peut pas se résoudre au niveau national mais au niveau local. Nous avons deux réserves. D’abord, que