Avec une officine pour 2 900 habitants, la France est l'un des pays d'Europe qui concentre le plus de pharmacies - la moyenne dans l'Union est d'une pour 4 500 habitants. Afin de réduire les dépenses de santé du pays, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) préconise, dans son rapport de juin et publié ces jours-ci, de «baisser la marge unitaire des pharmaciens sur les médicaments» et, «pour [leur] garantir une marge minimale, réduire de 10% nombre d'officines d'ici 2017».
En clair, concentrer le volume de médicaments délivrés sur un nombre restreint de pharmacies. La Sécu dépense moins, puisque les médicaments lui reviennent moins chers, et les pharmaciens s’y retrouvent financièrement. Sauf qu’une telle réduction revient à supprimer 2 200 des 22 080 pharmacies de France, soit la perte de 11 000 emplois d’ici cinq ans.
Isabelle Adenot, la présidente de l’Ordre national des pharmaciens (ONP), réagit.
Comment prenez-vous cette proposition ?
Très mal, parce que derrière ce chiffre de 10%, il y a des êtres humains. En moyenne, cinq personnes travaillent dans une pharmacie. On jette l’angoisse sur 11 000 personnes qui ont aujourd’hui un emploi, qui plus est un emploi de proximité.
Bien sûr, on peut comprendre qu’il y ait un besoin d’optimiser le réseau. Cette question ne peut pas se résoudre au niveau national mais au niveau local. Nous avons deux réserves. D’abord, que