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Libération
Reportage

A Amiens, «des taudis loués 500 euros»

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Dans la petite agglomération picarde, où les salaires flirtent souvent avec le Smic, le décret d’encadrement est bien accueilli.
publié le 31 juillet 2012 à 20h56

La région parisienne évidemment, la Côte-d’Azur bien entendu, mais personne ne s’attendait à ce que le décret d’encadrement des loyers concerne aussi des agglomérations de la taille d’Amiens, dans la Somme : 134 000 habitants pour la ville centre et près de 30 000 dans dix communes alentours, où les tarifs des locations sont réglementés à partir d’aujourd’hui.

Parmi elles : Camon, petite ville verdoyante et pavillonnaire de 4 665 habitants, située à cinq kilomètres du centre d'Amiens. Jean-Claude Renaux, maire communiste de la localité, n'est pas surpris de voir son secteur concerné par le décret. Et il y est favorable : «On est dans une zone de loyers chers. Le marché du logement est surévalué au regard des ressources des gens», souligne-t-il. On a même l'impression d'entendre un élu parisien lorsqu'il raconte que «beaucoup de personnes viennent [le] voir parce qu'elles ont des problèmes pour se loger avec leurs revenus».

La Picardie est une terre de salaires souvent équivalents ou à peine supérieurs au Smic. Les budgets des familles sont parfois constitués du revenu d'un emploi à temps plein et d'un autre à temps partiel. «Dans les commissions d'attribution de HLM, on voit passer des familles qui demandent un logement social, car elles ont des revenus de l'ordre de 1 500 euros et payent des loyers de 600 à 800 euros pour un F3 ou un F4», rapporte le maire de Camon.

Piaules. Une cherté qui se confirme dans les annonces immobilières.