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portrait

François Korber, ferrailleur de la taule

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Sorti de prison il y a trois ans, l’autoproclamé «Robin des lois» est un redoutable procédurier. Qui se bat contre l’institution carcérale.
publié le 31 juillet 2012 à 19h06

On pense tout de suite à un renard chétif à carquois et chapeau vert qui détrousse des riches en forêt de Sherwood. On relit le pseudo. Raté, c’est Robin «des lois» et pas «des bois». Du coup, on réalise que ce grand dégingandé se passionne dans l’épluchage des Dalloz à la lampe torche. Moins fun.

François Korber est Robin des lois. Ce n’est pas de la schizophrénie mais l’histoire d’un sexagénaire qui a vécu deux vies. Dans la première, il est fils de grands bourgeois bordelais, scout et choriste, diplômé d’Henri-IV, marié à 22 ans et propriétaire d’un domaine de 70 hectares avec le manoir et la ferme qui vont avec. Dans la seconde, il est un ex-taulard au RSA qui se bat dur avec peu, pour défendre les 70 000 détenus de France. Entre les deux, il a beaucoup raté.

Commençons par la première vie. Adolescent studieux, François Korber fait ses classes dans le privé catholique. Ses parents l'envoient ensuite à la capitale : «Tu feras khâgne et Normale, mon fils.» Korber aime les lettres et le latin mais la motivation pour le concours ploie sous les heures passées à la Cinémathèque. Il n'aura pas Normale mais trouve Carine. Elle à 20 ans, lui 22. Les deux rebelles se marient contre l'avis de la famille Korber qui interdit toute cérémonie avant l'agrégation. Jusqu'ici tout va bien. Après, il choisira à chaque fois la route qui l'entraînera un cran plus bas.

Korber se lance en politique à 26 ans. Jacques Chaban-Delmas est «un ami de la famille». Le jeune Bordelais ren

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