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L'Etat condamné pour conditions de détention indignes à Nouméa

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Trente détenus qui avaient porté plainte pour l'état de délabrement et de vétusté de leur prison doivent être indemnisés. Les députés néo-calédoniens demandent une mission d'urgence pour décider de l'avenir de la prison de Nouméa.
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publié le 31 juillet 2012 à 14h23

Le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie a condamné mardi l’Etat à indemniser 30 détenus pour des conditions d’incarcération à la prison de Nouméa qu’il a jugées contraires à la dignité humaine.

Dans son ordonnance, dont le texte a été transmis à l’AFP par l’Observatoire international des prisons (OIP), le juge des référés accorde à chacun des requérants 20 000 francs CFP (167 euros) et une provision variant selon la durée de leur détention, allant d’environ 800 à 5 600 euros.

L'OIP rappelle accompagner une centaine de détenus, avec la Ligue des droits de l'Homme de Nouvelle-Calédonie, «dans leur démarche de recours contre l'Etat français au regard de leurs conditions de détention indignes». L'ordonnance rendue mardi concerne les 30 premiers.

Cellules surpeuplées, rats, cafards, toilettes «dans la cellule à la vue de tous les codétenus», wc servant de douche, draps changés tous les deux mois : les détenus ont exposé au tribunal les griefs justifiant selon eux une condamnation de l'administration pénitentiaire.

Le tribunal a donné raison aux détenus, les jugeant «fondés à soutenir qu'ils ont été incarcérés dans des conditions n'assurant pas le respect de la dignité inhérente à la personne humaine».

Les conditions déplorables de détention à la prison de Nouméa, appelée «Camp Est» et datant du XIXe siècle, avaient été dénoncées par le contrôleur des prisons dans un avis officiel publié en décembre 2011.

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