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Récit

Cercle Wagram : jeu, grand banditisme et guerre des flics

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Dix personnes sont renvoyées en correctionnelle pour extorsion de fonds. L’affaire de l’établissement parisien révèle un incroyable fiasco policier.
publié le 2 août 2012 à 21h56

Au moins un million d'euros par an était détournés des tables de jeu du Cercle Wagram, à Paris, selon l'enquête - somme invérifiable et contestée. Des «gérants "occultes" issus du banditisme» se partageaient ensuite ces profits, affirment les juges parisiens Serge Tournaire et Hervé Robert. Comme le site Bakchich l'a révélé, ils ont, le 23 juillet, renvoyé dix personnes en correctionnelle - dont un acteur de la série télé Mafiosa -, poursuivies pour avoir pris le contrôle du cercle via un «putsch» le 19 janvier 2011.

Au passage, les magistrats livrent quelques conclusions gênantes : la réglementation défaillante du secteur ne permet aucun contrôle de la comptabilité des établissements, grâce à quoi les tenanciers peuvent «éluder aisément les impôts», ainsi qu'exercer un «détournement sans aucun risque de très importantes quantités d'espèces». Le pire, c'est que l'«emprise du milieu» sur les cercles se déroule sous l'œil des policiers : les juges épinglent la «complaisance» des services de contrôle engageant des vérifications «purement formelles, quand leur venue n'était pas annoncée à l'avance aux employés».

Gang. L'affaire est d'abord l'histoire d'un incroyable fiasco policier (Libération des 27 décembre et 13 mai). Le cercle était surveillé depuis 2007 par les RG de la préfecture de police de Paris (RGPP), qui s'y intéressaient pour les indépendantistes corses le fréquentant. Il