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Atout cœur

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[En chantier ] . Tout l’été, déambulation au cœur de constructions, réelles ou imaginaires. Aujourd’hui, une prothèse définitive pourrait révolutionner les greffes cardiaques.
publié le 13 août 2012 à 19h07

Un mythe dans l’histoire de la cardiologie tous les jours remis sur le chantier : remplacer un cœur par une prothèse. On est prêt, on en rêve, et, depuis des mois, on attend. Alain Carpentier est sur la ligne. Et il devrait être celui qui emporte le trophée. L’homme agace tant il est respecté. Il peut être cassant et supporte mal la moindre approximation. Quand il opérait, il n’y avait pas un bruit dans la salle, tout devait être impeccable, comme un ballet sans faux pas. Pendant plus de trente ans, Alain Carpentier a été considéré comme le meilleur chirurgien cardiaque français. C’est aujourd’hui un homme âgé. Mais il a gardé ce caractère froid et décidé. Président de l’Académie des sciences, il n’a manifestement pas l’âge de ses artères, bientôt 80 ans.

Des matériaux plastiques et biologiques

Depuis vingt ans, Alain Carpentier travaille sur l’implantation du premier cœur artificiel définitif. Comme le couronnement d’une carrière exceptionnelle. Depuis quinze ans, il l’a fait avec Matra, puis avec le groupe aéronautique EADS. Ensemble, ils ont monté une entreprise, Carmat, dont la seule finalité est la création et le développement de cette merveille. Carmat, qui en 2010 a levé plus de 15 millions d’euros, arrive maintenant à une capitalisation boursière de 71,3 millions.

Le «cœur artificiel définitivement implantable» est un bijou de technologie où s'entassent les plus récentes innovations informatiques. Car l'objet est d'une complexité redoutable, au moins aussi compliqué de le concevoir que de faire déco