Parvis de Notre-Dame hier, sortie de messe. «Je n'ai pas entendu la moindre allusion condamnant le mariage homosexuel», assure Michel qui n'en «revient pas de ce tapage médiatique pour rien». Quelques minutes auparavant dans la cathédrale bondée, touristes aux flashs crépitants et croyants ont bien pu entendre la prière universelle de l'Assomption.
«Rôle». Adressé aux parlementaires, une pratique tombée en désuétude depuis l'après-guerre, ce texte du cardinal André Vingt-Trois condamne implicitement «le mariage pour tous» que le gouvernement s'apprête à faire voter cet hiver. Et ce, en souhaitant que les enfants «cessent d'être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l'amour d'un père et d'une mère».
Sur le parvis, seul Frank, père de famille, trouve «très regrettable d'introduire la politique dans les églises, où elle n'a rien à faire». «On sent qu'il y a une forte adhésion à cette prière dans les paroisses», confie Mgr de Dinechin, un des prélats présents. Ses fidèles suivent. «Quand le pape condamne le préservatif, d'accord, ce n'est pas correct, le sida fait des millions de morts, mais pour le mariage gay, l'Eglise est dans son rôle», estime Gérard, un quinqua, sa femme à son bras.
Claire, 28 ans, craint surtout que l'union civile des gays ouvre la voie à l'adoption : «Je ne suis pas du tout tradi, je suis même ouverte, mais je suis contre le mariage