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TRIBUNE

L’intégration des Roms mise à l’épreuve

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Roms : la gauche face à ses contradictionsdossier
par Viviane REDING, Vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice et des Droits fondamentaux
publié le 15 août 2012 à 20h06

Il y a deux ans, l’éloignement d’un grand nombre de Roms du territoire français a donné un véritable signal d’alarme pour l’Europe. Ces événements avaient mis en lumière d’importants problèmes : les garanties matérielles et procédurales prévues par la directive européenne sur la libre circulation n’avaient pas été transposées dans le droit français. Par ailleurs, une circulaire ordonnait l’éloignement des Roms et ciblait spécifiquement cette minorité ethnique. La Commission européenne a donc dû intervenir avec détermination en 2010 pour s’assurer que le droit européen serait bien respecté et que les règles européennes seraient transposées en droit français. Pour moi, il faut tirer trois leçons de ces événements.

Premièrement, l’éloignement d’un citoyen d’un Etat membre de l’Union européenne ne peut être arbitraire et doit toujours être le résultat d’un traitement au cas par cas. Le droit à la libre circulation est un droit fondamental, garanti par les traités européens ainsi que la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Il est accordé à tous les citoyens européens, quelle que soit leur nationalité ou leur origine. Tout citoyen européen a le droit de se déplacer librement et de résider dans n’importe quel Etat membre de l’Union, pourvu qu’il remplisse les critères définis par la législation européenne. Ce droit ne peut être limité que lorsque ces critères ne sont pas respectés. Bref, chaque citoyen européen doit respecter la loi - mais personne ne devrait être expulsé uniquem