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Libération
Reportage

Campements démantelés à Lille : les Roms chassés, leurs animaux relogés

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Les personnes évacuées le 9 août vivent dans des conditions encore plus précaires qu’avant.
Dans le campement de fortune établi près du Grand Stade, mardi. La moitié des 30 personnes qui se sont réfugiées là sont des enfants. (Photo OLIVIER TOURON. FEDEPHOTO)
par Stéphanie Maurice, Correspondante à Lille
publié le 22 août 2012 à 21h16

Ce n’est pas très loin du tout neuf Grand Stade de Lille, fierté de la maire socialiste Martine Aubry. Un bosquet au bord d’un champ, que rien n’indique à part un sentier dans les herbes. Les dix tentes qui s’y trouvent sont invisibles depuis le boulevard. Les rabats sont relevés, laissant voir les matelas aux couvertures bien tirées. Peu d’affaires personnelles : les Roms qui vivent ici depuis deux semaines n’ont eu le temps de prendre que l’essentiel. Ils ont été expulsés du campement d’Hellemmes le 9 août, à 6 heures.

Ils vivaient à 150 sur cette friche de 10 hectares en face de l'école d'architecture, certains depuis plus de deux ans. Les Roms imitent les cris des CRS : «Police ! Dégage, dégage !» Ils sont une trentaine, la moitié sont des enfants. Pas d'eau potable. Des toilettes sèches ont été improvisées. Des bénévoles font de leur mieux pour les aider, apportent des bouteilles d'eau minérale, des fruits, mesurent la taille des chaussures qui manquent pour deux petites filles aux pieds nus.

Chalets. Avant son expulsion, le groupe vivait dans les cabanes construites grâce à l'Atelier solidaire, fondé par des étudiants en architecture. «C'était en mai 2010. On organisait deux fois par an une fête sur la friche. C'était dégueulasse, on était là pour nettoyer, et c'est comme ça qu'on a rencontré les Roms qui s'étaient installés là. Ils nous ont aidés», se souvient Yann Lafolie, président de l'association. Puis arriva août 2010 et le discou