Enfants jouant dans les jambes des policiers ; poussettes croulant sous des sacs multicolores ; hommes courbés sous le poids des matelas ; femmes aux bras encombrés de mille objets. Les lieux changent mais les mêmes images se répètent lors des évacuations des camps de Roms. Après Lille, Lyon et, déjà, plusieurs démantèlements en Ile-de-France, un campement à Evry (Essonne) a été investi hier à l’aube par les CRS. Evry, l’ex-fief de Manuel Valls, d’où une effervescence médiatique un peu décalée par rapport à la situation de ce regroupement. Car le sort des 80 Roms expulsés du terrain dit «des petites cabanes» est tristement banal. Comme le lieu-dit l’indique, ces quelques familles vivent depuis quatre mois, après avoir dû quitter un terrain de Viry-Châtillon, dans des cabanes de fortune installées le long de la voie du RER D.
Feu vert. Comme lors des précédents démantèlements estivaux, Manuel Valls, invité hier matin d'Europe 1, a qualifié d'«insupportable» la situation sanitaire du bidonville. Francis Chouat, le maire PS d'Evry, redoutait notamment la proximité de la voie ferrée avec un lieu rempli d'enfants, ainsi que les risques d'incendie liés à l'usage de bonbonnes de gaz dans une zone boisée. Il a donc sollicité le préfet, qui lui a délivré son feu vert en application des consignes émanant de la Place Beauvau.
Une fois l'opération achevée sans incidents, la quinzaine de famille s'est rassemblée devant la mairie d'Evry. Plusieurs responsables asso