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Libération
EDITORIAL

Espoir

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publié le 29 août 2012 à 21h56

C’est là que les «emplois d’avenir» et le «contrat de génération» se jouent : à l’école, au moins autant, sinon plus, que dans les dispositifs ciblés imaginés par le gouvernement pour que les jeunes s’insèrent naturellement, et harmonieusement, sur le marché du travail. Et donc dans la société. L’école qui forme des citoyens et des travailleurs, les deux, dans le même mouvement. L’école, que la sociologie de l’éducation décrit comme une impitoyable machine à reproduire les inégalités de toutes natures mais qui se bat, le sachant, pour démentir le relevé clinique de ses impasses et offrir l’espoir d’un destin à ceux qui y entrent. Depuis trop longtemps, la France aime détester l’école. Sans doute parce que celle-ci lui renvoie une image sans concession, au vitriol : celle d’un pays crispé sur son patrimoine et incapable de se projeter dans l’avenir, douloureusement partagé entre Jules Ferry et Internet ; se voulant, verbalement, une terre d’accueil pour les étrangers mais parvenant trop difficilement à réussir cette aventure scolaire qu’est aussi l’intégration ; se vivant profondément démocratique mais cultivant, entre initiés, le charme discret de l’élitisme républicain, qui demeure la clé de voûte philosophique du système scolaire. Aucune de ces contradictions n’est soluble dans 60 000 postes supplémentaires, même si ces nouveaux emplois viendront combler utilement les manques les plus criants. S’en tenir aux «moyens» reviendrait à faire l’impasse sur les fins : la révoluti