Le sujet est sensible. Depuis des années, les statistiques de la délinquance servent d'arguments aux responsables politiques de tous bords pour instrumentaliser les questions de sécurité. Un phénomène poussé à son paroxysme lors des années Sarkozy à travers la «politique du chiffre». Au cœur de l'été, le nouveau locataire de la place Beauvau, Manuel Valls, avait fait part de sa volonté de rupture. «Les indicateurs doivent être les moyens d'une action et non une fin. Cela n'a pas grand sens de déterminer un pourcentage de baisse de la délinquance à obtenir impérativement ou un taux d'élucidation global à atteindre», avait-il expliqué.
L'ancien député-maire d'Evry semble décidé à passer à l'action. Selon les informations du Monde, Manuel Valls souhaite ouvrir «le chantier des indicateurs de la délinquance». Les services de l'administration, de la police et de la gendarmerie vont être consultés afin de «mettre à plat l'ensemble de l'outil statistique». Plusieurs syndicats d'officiers seront également reçus, le 6 septembre, pour évoquer ce dossier complexe dans un contexte «dépassionné et consensuel».
Les statistiques de la délinquance sont-elles vouées à être instrumentalisées ?
Le passage de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur avait constitué une forme d'apothéose dans l'art de faire dire tout et n'importe quoi aux chiffres. Plus