Mercredi 22 août, 10 heures. Une équipe de Médecins du monde (MDM) est à la préfecture du Rhône, conviée à une réunion de concertation. Autour de la table, les autorités préfectorales, des représentants des collectivités locales, des responsables d’associations impliquées dans l’aide aux populations roms. Les mots d’ordre de nos hôtes sont concertation, stratégies pour améliorer les campements et éviter les expulsions.
Jeudi 23 août, 18 heures. Nous recevons un appel téléphonique de la préfecture. Il nous est réaffirmé que les expulsions ne sont pas à l’ordre du jour. Au contraire, MDM est sollicité pour évaluer la situation sanitaire d’un camp, et proposer des mesures d’amélioration des conditions de vie.
Lundi 27 août, 8 heures. Une équipe MDM se rend sur place et commence à rédiger un diagnostic de situation.
Mardi 28 août, 7 h 30. Irruption des forces de l’ordre et expulsion de 180 personnes. Lyon, campement Paul-Bert, comme en 2010 ? Non, Lyon, campement de Saint-Priest, en 2012.
A Lyon, pour les Roms, c'est le «changement dans la continuité». Malgré les alternances politiques, ils sont toujours sur la route et dans les cloaques où on les cantonne, avant de les en chasser… pour les protéger de l'insalubrité. CQFD. Summum de la tautologie politique. Tour de passe-passe du préfet ? Concertation à visée anesthésiante des associations pendant que se préparent les expulsions ? Non, car selon nos informations, «les ordres sont venus d'en haut». A la fois symptôme de faib