Avec son annonce sur la «morale laïque» à l’école, Vincent Peillon n’imaginait sans doute pas l’écho qu’il aurait. Pour sa première rentrée scolaire, le ministre de l’Education voulait surtout occuper le terrain et défendre une conviction personnelle. Par sa réaction déplacée, dressant un parallèle avec Pétain, l’UMP Luc Chatel, son prédécesseur, lui a rendu un fier service : la morale à l’école - sujet très controversé - s’est imposée dans le débat public.
«Redressement». C'est le 11 juillet que le nouveau ministre a, en fait, dévoilé son intention d'introduire de «la morale laïque» à l'école. Agrégé de philo, Vincent Peillon est passionné par le sujet et a consacré un livre à Ferdinand Buisson, artisan méconnu de la laïcité (1). Il annonce alors la création à la rentrée d'une mission sur le sujet et sur «la conception que nous devons diffuser d'une laïcité qui n'est jamais la simple tolérance, l'indifférence, la neutralité, mais comporte des valeurs qui doivent être inculquées».
Le 2 septembre, dans le Journal du dimanche, il revient longuement sur le sujet. Ce n'est pourtant pas une priorité du moment - «la mission de réflexion chargée de préciser la nature de cet enseignement» n'est pas encore nommée. Mais le ministre qui, omniprésent dans les médias, s'est beaucoup répété, se prête volontiers à l'exercice. «Je souhaite un enseignement qui inculquerait aux élèves des notions de morale universelle, fondée sur les idées d'human