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Libération

Une prostituée poursuivie pour racolage relaxée à Nancy

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Le parquet a lui-même demandé la relaxe, après que la femme poursuivie a été massivement soutenue par les habitants du quartier.
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publié le 6 septembre 2012 à 12h44

Une prostituée âgée de 58 ans, poursuivie pour racolage et qui avait reçu un large soutien des habitants du centre-ville de Nancy où elle officie depuis une quarantaine d’années, a été relaxée jeudi par le tribunal correctionnel de cette ville.

Béatrice P. était soupçonnée de racolage après que plusieurs lettres, signées des «mamans de Saint-Epvre», du nom du quartier où elle réside, avaient été envoyées au parquet et à la préfecture.

Depuis que les poursuites avaient été engagées, au début de l'été, de nombreux habitants et commerçants du quartier s'étaient organisés pour la soutenir, à travers une pétition qui a recueilli plus de 120 signataires et un groupe sur le réseau social Facebook. De nombreux témoignages, notamment de mères de famille, faisaient ainsi état de leur attachement à Béatrice, véritable figure du quartier.

«La notion de "racolage passif", c’est un oxymore»

«Une observation policière a été mise en place : sur les photos, on vous voit avec une jupe courte, un décolleté plongeant. Mais je connais beaucoup de gens qui portent des jupes plus courtes», a ironisé la présidente du tribunal, Catherine Hologne, devant la prévenue qui portait à l'audience un élégant tailleur noir. «Ces photos me laissent perplexe quant à la notion de racolage», a-t-elle ajouté, s'interrogeant sur «la jurisprudence relative au port de la minijupe».

Le parquet, pourtant à l'origine des poursuites, avait finalement demandé la relaxe. «La notion de "racolage passif", c'est un oxymore», a pour sa