Lorsque Jean-Claude Gaudin a appris que l'une des quinze zones de sécurité prioritaire (ZSP) lancées par Manuel Valls couvrirait les quartiers Nord de sa ville, son sang n'a fait qu'un tour. Le sénateur-maire UMP de Marseille voulait que toute sa ville, «une et indivisible», soit couverte. Pourtant, un an plus tôt, le précédent gouvernement avait testé à Marseille une première «zone de sécurisation renforcée», qui ne concernait que le centre-ville. Le maire n'avait pas protesté. Mais avec les quartiers Nord, explique-t-il, «les circonscriptions couvertes par la ZSP sont toutes détenues par des socialistes». Jean-Marc Ayrault, en visite à Marseille depuis hier et pour deux jours, a choisi d'apaiser le jeu (lire ci-contre). Pour aider la cité phocéenne à se redresser, il a choisi la concertation et, pour calmer le maire, il a annoncé, jeudi, que certains quartiers du sud de la ville feraient partie des 50 prochaines ZSP, promises pour début 2013. La polémique est depuis retombée, mais cette question du zonage, des territoires prioritaires, reste intéressante à Marseille. Une ville où, même si l'on ne tue pas forcément son rival en bas de chez soi, la carte des règlements de compte recoupe assez celle de la grande précarité et de l'échec scolaire.
Des poches de pauvreté
Souvent, les élus des quartiers Sud de Marseille, nettement plus favorisés, minimisent les déséquilibres de la ville. Ils pensent qu'il ne faut pas caricaturer, que la p