Stopper l'escalade du tout-répressif, lutter contre la surpopulation carcérale, tout en essayant d'éviter d'être taxée de laxisme par l'opposition. C'est la feuille de route de Christiane Taubira. La première version de son projet de circulaire pénale, «document de travail» daté du 20 août et révélé mercredi par le Nouvel Observateur, en pose les jalons. La chancellerie a précisé que certains points avaient été affinés depuis, mais reconnu que l'esprit général était là. La circulaire, dans sa version officielle, devrait être présentée en Conseil des ministres «très bientôt», peut-être mercredi.
Dans ce document de travail, la garde des Sceaux appelle les magistrats du parquet à œuvrer pour «l'individualisation de la peine». Dans le collimateur : la loi sur les peines planchers, qui devrait par la suite être abrogée. Et qu'il convient, en attendant, de contourner. «Je vous demande de tenir le plus grand compte, dans vos réquisitions et vos choix de poursuites, de la situation personnelle, sociale et économique de chaque prévenu, qui permet d'écarter ces peines automatiques», écrit la garde des Sceaux.
«Continuité». Cette «individualisation» doit être tout particulièrement appliquée aux mineurs. Taubira a déjà exprimé sa volonté de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs instaurés sous Nicolas Sarkozy, qui pratiquent une sévérité accrue. Ici, elle insiste sur «l'importance du principe de spéci