Fut-il farce, hein, ce début de semaine médiatico - patronal revisitant la crise et la fiscalité à l'aune de la belgification annoncée de Bernard Arnault ! On passera sur le psychodrame que suscita lundi la manchette approximative de Libération, ce «Casse-toi, riche con !» qui ne demandait certes pas à l'intéressé de «se casser» mais dont celui-ci cependant prit ombrage ; on passera de même sur la reculade, le lendemain («Si tu reviens, on annule tout»), du même Libération parfumé Saint-Laurent (fragrance l'Oréal sur une base Bettencourt), après que son actionnaire principal, Edouard de Rothschild, eut, sur Canal, salué dans l'édition de lundi «une opération marketing très réussie» (sic). Opération qui ne dérida pas Bernard Arnault : aux dernières nouvelles, celui-ci n'avait pas annulé sa plainte pour injure publique (mais, dès lundi soir, ses achats d'espaces publicitaires, si). Les grands «entrepreneurs», comme dit Mme Parisot, la présidente du Medef et véritable chef de l'opposition, pour qui «patron» sonne comme un gros mot, sont ainsi : ils manquent furieusement d'humour, de distance et de second degré… Notez, ça tombe bien : on n'a pas forcément envie de rire avec eux.
Ils en manquent à proportion de leur impunité. Prenez l'ultra-riche Arnault : dès tout petit, déjà tout permis ; héritier exilé aux Etats-Unis en 1981 pour fuir les «socialo-communisses», il se goinfrait trois ans plus tard de Boussac, cadeau que lui fit le gouverneme