Dans la torpeur d'août, Manuel Valls a eu ce qu'il appelle aujourd'hui une «intuition» : annoncer la création des quinze premières zones de sécurité prioritaires (ZSP). Une mesure tirée de la proposition numéro 52 du candidat Hollande visant à «concentrer davantage de moyens» sur les territoires les plus en difficulté. Le choix des zones et leur définition devaient initialement être présentés à l'automne. Mais le ministre de l'Intérieur s'est dit qu'une accélération du calendrier permettrait opportunément de briser «l'accusation générale d'inaction qui commençait à monter contre le gouvernement», confie-t-il. C'est ainsi qu'en pleines vacances gouvernementales sortait en une du Parisien la liste des quinze premières communes siglées ZSP. Certains maires, qui disent avoir appris dans la presse le classement de leur commune, ont peu goûté l'empressement ministériel à communiquer sur le sujet.
Qu'importe. Manuel Valls fait valoir qu'il ne s'est guère trompé dans ses choix, ne manquant jamais de rappeler qu'il avait identifié les quartiers Nord d'Amiens et de Marseille comme zones prioritaires avant que ces villes ne soient rattrapées par l'actualité. Depuis, le ministre de l'Intérieur vit médiatiquement et politiquement sur la bête ZSP. Il arpente la France pour installer ces zones qui ne sont, pour l'heure, que des coquilles vides. Car le concept est avant tout une méthode. Il s'agit de réunir, sous la direction des préfets, les act