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Libération

Hôtel de luxe parisien : le personnel solidaire d'une esclave trinque

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Des syndicalistes du Concorde Opéra ont favorisé en juillet la fuite d'une femme exploitée par des clients émiratis. Selon la CGT, ils sont désormais visés par la direction de l'établissement.
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publié le 18 septembre 2012 à 17h07

La CGT a dénoncé mardi des sanctions à l’encontre de syndicalistes de l’hôtel de luxe Concorde Opéra qui avaient permis en juillet à une employée de maison éthiopienne au service d’une famille des Emirats Arabes Unis séjournant à l’hôtel, de s'évader de sa chambre où elle se disait retenue et maltraitée.

«Quatre syndicalistes ont reçu des mises en garde de la direction de l'hôtel leur reprochant notamment de ne pas l'avoir avertie de l'existence de cette situation. Mais ils ne l'ont pas fait tout de suite de peur qu'elle ne prévienne la famille», a expliqué à l'AFP Claude Lévy, délégué CGT des hôtels de prestige. Pour le syndicaliste, «l'esclavage moderne est une problématique récurrente dans les hôtels de luxe», et la direction «n'a pas toujours le réflexe de prévenir les autorités».

Le directeur du Concorde Opéra a également reproché aux syndicalistes d'avoir «fait perdre du chiffre d'affaires» à l'hôtel par leur intervention, affirme Claude Lévy qui demande le retrait des sanctions. Le 12 juillet, les syndicalistes ont été avertis par une femme de chambre de la présence d'une jeune femme éthiopienne qui accompagnait des clients et qui se plaignait d'être leur esclave. Ils ont alors contacté deux associations, Femmes solidaires et Comité contre l'esclavage moderne.

Egalement alertée la veille du départ de la famille, la police a exigé la remise du passeport confisqué par la famille et a entendu la jeune femme qui a ainsi pu échapper à cette