Manuel Valls a prononcé l'acte de décès officiel hier après-midi : «J'ai du respect pour la sincérité des promoteurs de la délivrance d'un récépissé à chaque contrôle d'identité», mais «il me semble très difficile de retenir leur proposition», «beaucoup trop bureaucratique et lourde à gérer». L'oraison funèbre, confirmant les informations de Libération, a été récitée devant 500 cadres de la police et de la gendarmerie rassemblés hier à Paris. Le public n'a pas versé de larmes. Il a même applaudi : aussitôt la messe dite, plusieurs syndicats de policiers se félicitaient de la position «courageuse» du ministre qui enterrait cette proposition «intello-bobo». Dans les rangs des militants associatifs et élus politiques qui défendent ce projet, les déclarations définitives du ministre ont en revanche fait l'effet d'une douche froide.
Recadrage. L'opposition de Manuel Valls à la mise en place du ticket de contrôle est une donnée intégrée depuis sa prise de fonction place Beauvau où il a multiplié les pics à son encontre. «Valls, on sait ce qu'il pense, mais on faisait confiance au président de la République et au Premier ministre pour tenir leurs engagements. On ne pensait donc pas que leur ministre de l'Intérieur irait aussi franchement enterrer leur promesse. C'est à se demander qui commande», résume l'une des porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès. Le 1er juin, Jean-Marc Ayrau