Napoléon soi-même a de quoi se réjouir, lui qui, en élaborant le code civil, disait : «Les lois sont faites pour les mœurs, et les mœurs varient. Le mariage peut subir le perfectionnement graduel auquel toutes les choses humaines paraissent soumises.» Bien vu. C'est partant de ce principe qu'une nouvelle édition du code civil se profile, pierre angulaire du projet de loi autorisant «le mariage et l'adoption pour tous». Attendu en Conseil des ministres le 31 octobre, il a déjà quelque peu fuité (la Croix, la Vie…) sous l'impulsion de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, cogestatrice du texte avec la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti. Comme si, du moins à en croire les propos de la ministre de la Justice, tout était plié. Et des portes déjà verrouillées. A commencer par l'accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP) aux homosexuelles. Est-ce vraiment enterré ? «Non», assure catégoriquement Dominique Bertinotti : «Rien n'est fermé. Nos institutions sont très en retard sur la société. L'opportunité du changement, c'est maintenant. On ne fera pas une autre grande loi sociétale sur les familles durant le quinquennat», expose celle qui, depuis septembre, multiplie les auditions d'associations et d'experts.
«L'engagement de François Hollande, c'est le mariage et l'adoption. Ce projet pose la question de la parenté et de l'égalité entre les couples. Aujourd'hui, les gens veulent choisir la façon de faire famille. E