Les télés sont reparties, les attroupements aussi, et la grande majorité des parties civiles est retournée dans les Vosges. Devant le tribunal correctionnel de Paris, le procès des irradiés de l’hôpital d’Epinal, commencé en début de semaine a retrouvé l’austérité des faits. Et ils sont rudes. Mardi et mercredi sont venus témoigner les experts de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et les enquêteurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui avaient été les premiers à débarquer, en 2006-2007, dans le service de radiothérapie de l’hôpital d’Epinal.
Constat sans appel. «Quand on est arrivés, les dossiers des patients étaient anormalement maigres, voire squelettiques, raconte la Dr Françoise Lalande, de l'Igas. Et on s'est rendu compte que les patients traités par radiothérapie pour un cancer de la prostate n'étaient pas suivis. Les médecins ne les revoyaient pas». Le premier accident qui avait provoqué une surirradiation chez un groupe d'une vingtaine de patients remontait à plus de deux ans. «Dans les dossiers, il manquait des examens, c'est pour cela que je pensais qu'ils avaient été expurgés.» Ou encore : «On sentait une désinvolture avec la vérité. Les radiothérapeutes écrivaient même des choses mensongères.» «Lesquelles ?» demande l'avocat des parties civiles. Réponse : «Sur un des patients qui nous avait été caché, il a été écrit : "Nette amélioration, vie normale." C'était n'import