Mohammed Merah aurait-il pu être arrêté avant le lundi 19 mars, avant l'attentat contre l'école juive de Toulouse ? Des documents de l'enquête criminelle dont Libération a eu connaissance permettent pour la première fois de répondre oui à cette question.
Le décryptage de l'enquête de police sur les assassinats de militaires à Toulouse et Montauban, les 11 et 15 mars, démontre que le nom des frères Merah apparaît à plusieurs reprises avant l'attentat qui a coûté à la vie à un professeur et trois enfants, ce qui tend à donner raison aux familles des victimes. Les avocates Samia Maktouf et Béatrice Dubreuil, qui représentent les intérêts de la mère du maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten et du père du parachutiste Abel Chennouf, sont en effet persuadées «qu'une meilleure efficacité des services de police aurait permis d'éviter cet acte de terrorisme et d'épargner des vies humaines».
Adresses IP. C'est la double exécution de jeunes bérets rouges du 17e régiment de génie parachutiste de Montauban qui a permis de faire le lien avec le meurtre, quatre jours plus tôt à Toulouse, d'un militaire du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne). C'est la même arme de calibre 11,43 qui a été utilisée et le même tueur sur un scooter noir qui a agi avec une extrême violence contre des «cibles» militaires.
Une «piste politique» apparaît alors. Mais le service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse-Montauba