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Libération
Récit

Un jihadiste rusé et aidé par les circonstances

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L'affaire Merahdossier
Fiché dès 2006, Mohamed Merah n’est devenu actif qu’en 2010, quand la surveillance fut relâchée.
publié le 1er octobre 2012 à 22h06

Avec son faux profil de «globe-trotter», le jihadiste armé Mohamed Merah a réussi à déjouer les surveillances et à berner tous les agents du Renseignement pendant plus de cinq ans. Et sans jamais tomber en France sous le coup d'une enquête judiciaire pour «association de malfaiteurs terroriste» qui a pourtant visé 1 473 jihadistes présumés depuis 2007.

Mohamed Merah a été inscrit à 18 ans, le 20 octobre 2006, au Fichier des personnes recherchées (FPR) à la rubrique «Sûreté de l’Etat» pour ses relations avec la mouvance salafiste toulousaine, notamment avec Sabri Essid arrêté sur la route du jihad en Irak. Il doit ainsi être signalé en cas de contrôle routier ou de passage aux frontières, avec mention de l’heure et du lieu, du véhicule et des accompagnants. Mais dans la pratique, ce n’est pas systématique…

Outre un déplacement en 2007 en Espagne, aucun mouvement de Merah n'est repéré en 2008 (et pour cause, il est en prison) et cinq contrôles sont effectués en ville à Toulouse en 2009. Jugée peu intéressante, la fiche est stoppée le 30 mars 2010. C'est pourtant l'époque où Mohamed Merah, auto- converti à l'islam en détention, se lance dans des voyages pour «trouver des frères» et «rejoindre Al-Qaeda», d'abord en Algérie, en mai 2010, puis en Syrie, au Liban, en Turquie, en Irak et en Afghanistan.

«Clignoter». C'est son contrôle à Kandahar le 22 novembre 2010 par les forces américaines de l'Otan qui réactive sa fiche «S» au FPR, le 26 janvier 2