C'est un coup de tonnerre pour les victimes du Mediator. Comme l'a révélé hier le Parisien, le collège d'experts de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) a rejeté 86% des 831 des dossiers déjà examinés. Ce qui veut dire qu'à ce stade (il reste plus de 6 700 dossiers en attente) le lien de causalité entre valvulopathie et Mediator, qui donne droit à indemnisation, est très rarement reconnu.
Ce chiffre ne remet nullement en cause la dangerosité du Mediator. Il est lié à la législation, qui impose de démontrer une causalité «directe et certaine». Le problème concerne essentiellement les valvulopathies mineures. Elles provoquent un déficit fonctionnel faible ou nul et sont difficiles à attribuer avec certitude au Mediator. Les dossiers d'indemnisation sont donc presque systématiquement rejetés, même en cas de fort soupçon.
Les victimes dénoncent la vision trop restrictive des experts. «Nous sommes très en colère», a réagi hier Dominique-Michel Courtois, président de l'Association des victimes du Mediator (Avim). «C'est une trahison […] de la part du collège d'experts», ajoute Irène Frachon, la pneumologue qui a fait éclater le scandale du Mediator.
Prudence. En se basant sur quatre études scientifiques, Frachon a calculé que pour certains types de patients et de valvulopathies, le Mediator était responsable dans 93% à 96% des cas. «On ne peut pas prouver à 100%, mais il faut que le doute bénéficie à