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Libération
Récit

Le hasch sur ordonnance, son idée fixe

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Séropositif, Jean-Jacques Simon utilise du cannabis pour se soigner. Il prône son autorisation comme en Italie, en Allemagne ou au Canada…
publié le 4 octobre 2012 à 21h06

De la suite dans les idées. Après avoir prôné, en juin 2011, une filière légale de production et de distribution du cannabis pour casser le marché noir, le député (PS) et ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant dépose une contribution au congrès du Parti socialiste (à Toulouse, du 26 au 28 octobre), afin d’autoriser l’usage thérapeutique du cannabis.

Signé par onze socialistes, dont Annick Lepetit et Gérard Bapt, ce document intitulé «Cannabis : le laxisme, c’est de ne rien changer» rappelle que, depuis quinze ans, cet usage est légal dans de nombreux pays, dont l’Allemagne, l’Italie ou le Canada, et quinze Etats américains.

Il précise que le cannabis permet de traiter «une multitude de symptômes» dans des maladies graves : effets secondaires d'une chimiothérapie, pertes d'appétit, nausées, vomissements, spasmes dus à la sclérose en plaques, glaucome, etc. Selon les contributeurs, «prolonger son interdiction revient à priver la médecine d'un outil utile». Ou à jeter ses utilisateurs dans l'illégalité.

C'est le cas de Jean-Jacques Simon, dit Jacko, 53 ans. Cet homme grand et volubile a un parcours à part. Accro à l'héroïne, volant pour se procurer sa came, il a passé six ans en taule, jusqu'en 1990. «J'étais l'archétype du multi récidiviste. A 9 heures, je sortais de Clairvaux, à 11 heures, j'avais une shooteuse dans le bras» (1). Détecté séropositif en 1985, il décroche vers 1990 de la dope dure grâce à une postcure. «Mon médecin m'a sauvé