Député de Paris et ancien ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant va déposer une contribution au congrès du PS pour la légalisation du cannabis thérapeutique.
Quel est l’objet de votre contribution ?
C’est l’espoir d’un progrès lent. Cette question du cannabis devient difficile, on l’a vu avec la récente étude australienne qui dénonce sa dangerosité sur les jeunes, et je suis d’accord là-dessus. Mais il ne faudrait pas pour autant fermer la porte à tout débat. Certes, la priorité de ce gouvernement doit être la lutte contre la crise, mais on ne peut pas avoir peur d’un débat sur le cannabis. L’ouvrir n’est pas dangereux. Légiférer dessus sans convaincre, ça pourrait l’être. Mais ne rien faire, ça l’est : on est en échec par rapport au trafic, à l’économie parallèle, à la consommation dangereuse.
Pourquoi légaliser le cannabis thérapeutique ?
Il s’agit de soulager des hommes et des femmes lorsqu’ils souffrent de maladies neurodégénératives, de certains cancers ou du sida. Actuellement, on leur colle de la morphine, point. Beaucoup de médecins sont démunis. Ils pourraient proposer des dérivés du cannabis, qui évitent l’effet d’addiction de la morphine. La France est un des rares pays qui refusent d’ouvrir le débat.
Quel peut être l’effet de votre contribution ?
J’essayerai de faire en sorte que la motion du futur premier secrétaire, Harlem Désir, que je soutiens, contienne un court amendement permettant au PS d’envisager un débat sur cette question. Ensuite, je vais écrire une proposition de loi en 2013, mais pas tout seul. J’essayerai de convaincre le groupe socialiste de la déposer. Ensuite, dans les trois an