Menu
Libération
Analyse

Un zéro en gestion pour Sciences-Po

Article réservé aux abonnés
La Cour des comptes épingle «la fuite en avant financière» de l’école sous Richard Descoings.
L'entrée de Sciences-Po, rue Saint-Guillaume à Paris. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 8 octobre 2012 à 22h42

Six mois après la disparition de Richard Descoings, son bilan à la tête de Sciences-Po Paris commence à être sérieusement écorné. Dans son relevé d'observations provisoires, remis à la mi-juillet et qui a filtré hier dans le Monde, la Cour des comptes dénonce toute une série de dérives et réclame une remise en ordre. Dans ses réponses transmises en septembre, Sciences-Po reconnaît certains errements mais reproche aux magistrats des chiffres erronés et des analyses à charge. Retour sur une polémique qui déstabilise la prestigieuse école en plein processus de succession.

Les accusations de la Cour

Pour les magistrats qui ont audité ses comptes de 2005 à 2010, Sciences-Po a eu une «gestion dispendieuse et opaque». Financée pour plus de la moitié par l'Etat, l'école n'a pas utilisé au mieux les deniers publics. Elle a laissé filer ses dépenses - notamment la masse salariale - et s'est souvent affranchie des règles de bonne gestion.

En décembre, le site Mediapart avait révélé que dix dirigeants de Sciences-Po s’étaient partagé 295 000 euros de primes en 2011. La rémunération annuelle brute du directeur, Richard Descoings, a atteint 505 806,29 euros cette année-là, affirme la cour qui pointe l’irrégularité de certaines primes.

Les enseignants-chercheurs n’assurent en moyenne que 30% de leur service, soulignent également les magistrats. Certains, malgré des décharges, touchent leurs salaires complets grâce à des heures supplémentaires. La cour dénonce