«Ce qui m'importe le plus, c'est de voir que l'école est une priorité. Durant la campagne, nous, les maires de banlieue, avions alerté sur l'extraordinaire inégalité de réussite entre les enfants des quartiers populaires et les autres. Et cet écart ne cesse de se creuser. Or, c'est à école que commence le parcours chaotique des enfants de la banlieue. Je suis donc satisfait d'entendre le Président parler de "refondation" et pas de réforme. Cela donne la mesure de l'ambition.

«Je trouve intéressante la proposition de ne plus classer les écoles pour ne pas les stigmatiser. La stigmatisation des quartiers populaires est difficile pour ceux qui y vivent. En même temps, il faut faire attention à ne pas affaiblir encore la notion d’enseignement prioritaire, le travail en réseau des professionnels de l’éducation et des coéducateurs, parents et associations qui a été mis à l’épreuve par le précédent gouvernement.

«La question de l’accueil des moins de 3 ans est une question importante. A Nanterre, en dix ans, nous avons assisté à un effondrement du nombre d’enfants scolarisés avant 3 ans. Aujourd’hui, sur les 1 200 enfants de cette classe d’âge, seuls 160 sont en classe. Dans les familles populaires, les enfants sont en autogarde, ils se débrouillent avec la famille ou les proches, ce qui déjà peut creuser l’écart pour la suite. Et l’on s’est aperçu que les familles les plus en difficulté, celles dont les enfants auraient le plus besoin d’école, n’en font paradoxalement pas l