Menu
Libération
EDITORIAL

Prélude

Article réservé aux abonnés
publié le 9 octobre 2012 à 22h36

De la grand-messe jouée avec solennité par François Hollande à la Sorbonne, prélude à «la refondation de l'école», il faudra d'abord retenir que la musique était bonne. Lier d'emblée l'enjeu éducatif à celui du «redressement de la France», souligner l'importance stratégique du chantier face à «l'inquiétude des Français pour leur avenir», c'était engager la partition sur le bon octave, le plus grave et le plus juste. La priorité absolue donnée à l'école primaire, la volonté d'en finir avec le parti pris stupide du «redoublement» ou encore le rétablissement de la formation initiale des enseignants sont, avec les nouvelles créations de postes dans les zones les plus difficiles, des choix et des orientations qui s'attaquent enfin à la machine inégalitaire de l'école. Le Président est aussi un excellent pédagogue, il a ménagé toutes les oreilles de son auditoire. Chacun des thèmes abordés aurait mérité des variations complémentaires. Un exemple : les «devoirs» qui «doivent être faits, dit Hollande, dans l'établissement plutôt qu'à la maison». Voilà une mesure pleine de vertus qui a déjà été prise en… 1956, et qui ne fut jamais appliquée. On sait pourtant combien cette affaire-là pèse sur les inégalités. Elle rappelle qu'en matière d'éducation le chemin est long, tortueux et obscur entre la loi et le réel, entre l'intention et la pratique. Les profs mènent le jeu et contrôlent l'appareil scolaire. L'histoire de la gauche et de