L'accueil et l'accompagnement des gens du voyage en France restent insuffisants, avec un retard important dans la construction des aires d'accueil et un taux de scolarisation des enfants «préoccupant», relève la Cour des comptes dans un rapport rendu public jeudi. La Cour note en premier lieu que la France est l'un des rares pays à avoir défini une politique publique pour accueillir les gens du voyage, mais elle souligne que cette politique est «insuffisamment pilotée» et les actions «pas assez coordonnées» ni «suivies».
De même, elle déplore l'absence de données statistiques fiables pour dénombrer cette population, qui s'établirait, selon des estimations anciennes entre 250 000 et 300 000. Dix ans après la loi du 5 juillet 2000, qui avait instauré l'obligation de création d'aires d'accueil pour les communes de plus de 5 000 habitants, la Cour souligne que seulement «52% des aires d'accueil, et 29% des aires de grands passages prévues par les schémas départementaux ont été réalisées», avec «une forte disparité territoriale».
«Obstacles multiples»
Elles ont été freinées par «des obstacles multiples», comme «l'imprécision initiale des schémas départementaux», la «réticence forte» des riverains, les coûts prévisionnels «largement dépassés», notamment en raison de «travaux de raccordements onéreux» l