L’affaire de la BAC de Marseille montre que la police a mis de l’eau dans son vin. Du temps de Charles Pasqua, il s’agissait de terroriser les terroristes, maintenant on rackette les racketteurs, on deale avec les dealers. Elle est là, la police de proximité, mais proche de qui ? Elle est pleine de courtoisie pour toutes les jeunes mamies Bettencourt de la cité. On imagine les policiers rentrant dans leur foyer : «Chérie, j’ai gagné au tiercé. - Encore !» Les nouveaux gardiens de la pègre ne demanderont plus «vos papiers» mais «votre portefeuille». Personne n’est contre les infiltrés, seulement on connaît le principe de l’infiltration, goutte après goutte ça devient une vraie fuite, et parfois en avant. Une police d’étanchéité aurait aussi son charme. Il faudrait savoir une fois pour toutes si l’argent a une odeur ou pas, d’autant que, normalement, un policier ne manque pas de flair. On comprend leur jalousie : ce sont les délinquants qui ont les beaux habits, les belles voitures, qui font les bons repas, alors que les policiers le méritent cent fois plus. Au fond de sa conscience, qui est contre un peu de beurre dans les épinards, ou d’oseille dans le beurre ? Si, dans les cités, le poulet à l’oseille a remplacé kebab ou couscous, n’est-ce pas une victoire de l’intégration ?
Tout le monde est d’accord que la police est mal payée. On préférerait que les impôts augmentent, qu’on crée une TVA sécuritaire ? Que les télévisions organisent un policethon ? Voudrait-on que les deale