«Ça va mieux.» Un sourire après vingt-quatre heures d'angoisse. Nina dit qu'elle est «soulagée». Elle dit cela sachant qu'elle sera à nouveau, des semaines entières, debout face aux hommes qu'elle accuse de l'avoir violée à plusieurs, face à ceux-là qui la traitent de «pute», de «menteuse». Mais, pour Nina, tout vaut mieux plutôt que le silence. Tout plutôt que le verdict qui acquittait dix hommes et en condamnait quatre à des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme.
Vendredi, donc, le parquet a annoncé qu'il faisait appel de l'arrêt rendu par la cour d'assises de Créteil dans le procès dit des tournantes de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Un appel «sur la base des réquisitions» qui avaient été prononcées. Concrètement, il y a aura donc une nouvelle audience pour huit des quatorze accusés. Nina, mais aussi Stéphanie (1), qui dénonce également des viols imposés par certains d'entre eux, reviendront à la barre.
«Bizarre». Cette décision du parquet fait suite à une somme de réactions politiques et associatives qui manifestaient leur incompréhension devant le verdict. Que s'est-il passé pendant ces quatre semaines de huis clos (les accusés et les parties civiles étant mineurs au moment des faits) ? Comment, d'une instruction où les accusés s'étaient dénoncés les uns les autres, donnant des détails qui confirmaient leur participation aux viols, est-on arrivé à des acquittements massifs et des peines de su