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portrait

Latifa Ibn Ziaten. Imad, «in memoriam»

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En écho à l’assassinat de son fils militaire par Merah, cette mère a créé une association en faveur des jeunes des quartiers.
publié le 14 octobre 2012 à 19h07

Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah. (photo Martin Colombet pour Libération)

Elle parle un français étonnant. Un parler précis, délicat, qui dit avec une grande finesse les choses et les sentiments. Et puis, par endroits, des erreurs de grammaire que ne ferait pas un enfant. Dans son apprentissage de la langue, entamé à son arrivée en France à 18 ans, Latifa ibn Ziaten a voulu aller à l'essentiel. Se concentrer sur le sens. Elle, la jeune fille marocaine de Tétouan venue rejoindre son mari, se souvient qu'elle était alors impatiente de «tout découvrir, tout comprendre».

Ce qu'elle a vécu il y a sept mois n'a aucun sens. Son fils, Imad ibn Ziaten, 30 ans, maréchal des logis chef du régiment parachutiste de Francazal (Haute-Garonne) est mort assassiné. Il est la première victime de Mohamed Merah. Tué parce qu'il était militaire. A la tribune, lors de l'hommage national aux victimes du terrorisme, il y a trois semaines, Latifa ibn Ziaten, 52 ans, face au président de la République, a raconté ce fils «fier de servir sa patrie».

Ensuite, elle a été contactée par des associations de victimes, impressionnées par cette petite femme qui serrait le béret d'Imad entre ses mains et parlait de «paix». Ils lui proposaient de les rejoindre. Elle a dit non. «Je ferais bien sûr des choses avec eux. Mais notre cause n'est pas la même. Eux vont du côté des gens qui pleurent. Moi, je pleure déjà beaucoup moi-même, ça me suffit. Je veux all

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