Ils sont quatre, bardés de diplômes et à des postes prestigieux, rêvant de diriger Sciences-Po demain, et persuadés d’être, chacun, l’homme de la situation. Mais la succession de Richard Descoings, bousculée par les révélations sur sa gestion, s’éternise. Débutée dans le drame, elle commence même à ressembler à un mauvais feuilleton.
Décédé le 3 avril dernier à 53 ans, l’ancien patron de Sciences-Po, en place depuis 1996, n’avait pas de dauphin. Jusqu’à présent, la tradition était la cooptation. Rien n’étant prévu pour sa succession, il a fallu mettre au point un dispositif dans l’urgence alors que la maison se trouvait fragilisée à plusieurs titres.
D’abord, sa mort a été un vrai choc en interne. Qu’on l’apprécie ou non, l’hypermédiatique patron de Sciences-Po avait une personnalité hors du commun et incarnait la maison. Ensuite, depuis les révélations du site Mediapart, en décembre 2011, sur les primes faramineuses de ses dirigeants, la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume est au cœur d’une polémique qui ne cesse de rebondir. Comble de malchance, la mort de Richard Descoings est survenue en plein audit de la Cour des comptes. Un contrôle que la direction s’évertue à présenter comme de routine mais qui inquiète, à juste titre. Richard Descoings aimait s’entourer de proches, pas toujours compétents, qu’il nommait à des postes importants. Après toutes ses années à la tête de la maison, séducteur et autoritaire, il prenait ses aises avec les règles de gestion sans que pe