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Libération

Tuerie des Marronniers : 30 ans pour Federici

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A Draguignan, le procès d’un bandit corse, marqué par un faux témoin, s’est achevé hier.
publié le 16 octobre 2012 à 22h26

Cela fait des années que le grand banditisme corse joue avec la justice. Fait régulièrement pression sur des témoins, parfois même sur les jurés, et s'offre des faux témoignages que les enquêteurs rêvaient depuis longtemps de prendre un jour en flagrant délit. C'est fait. Le procès en appel de la tuerie des Marronniers s'est achevé hier soir à Draguignan, après une série de coups de théâtre ( Libération d'hier), et un sacré pied de nez judiciaire.

Code. Ange Toussaint Federici, ex-berger et braqueur multirécidiviste, condamné en 2010 pour un triple assassinat dans un bar marseillais, repassait devant les juges. Mais jeudi dernier, un ami de l'une des victimes de la tuerie des Marronniers est venu témoigner en sa faveur. La salle était scotchée par ce coup de théâtre. L'avocat général, de son côté, devait jubiler en l'entendant déposer. Il ne pouvait ignorer qu'un piège était en train de se refermer. Depuis juin, la police était au courant de la préparation du témoignage de Karim Boughanemi, payé 130 000 euros pour cela. Une partie de l'argent avait été versé la veille de sa venue à l'audience, le solde le lendemain. Un code avait été décidé pour que le faux témoin, incarcéré à Saint-Maur (Indre) depuis sa condamnation à 20 ans de réclusion pour un homicide, soit sûr que sa compagne avait touché la premi