Des associations d'aide aux sans-abris ont interpellé mercredi la ministre du Logement Cécile Duflot dans une lettre ouverte sur «l'ampleur de la crise du logement et de l'hébergement», notamment sur la situation des nombreuses familles qui se retrouvent à la rue.
«Au printemps dernier, des dizaines de milliers de personnes ont vu se fermer les portes de structures d'hébergement temporaires. Depuis, le 115 (numéro d'urgence pour les sans-abris) est dans l'incapacité de répondre aux trois quarts des demandes d'hébergement», dénonce le Collectif des associations unies, qui regroupe 33 associations dont ATD Quart-Monde, la Fondation Abbé Pierre, la Croix-Rouge française, Médecins du Monde, le Secours catholique et la Fondation de l'Armée du Salut.
«A Paris, une cinquantaine de familles sont refoulées tous les soirs, et en Seine-Saint-Denis, 117 enfants étaient sans abri à la veille de la rentrée scolaire», soulignent-elles. «Dans ces deux départements, tous les jours, faute de places, 400 personnes ne sont pas mises à l'abri», rappellent les associations, qui estiment au total que «150 000 personnes sont à la rue» en France, dont «de plus en plus de familles et d'enfants», «sans compter les nombreuses personnes qui, découragées, n'appellent plus le 115».
«Des territoires auparavant épargnés sont confrontés à l'incapacité de répondre aux sollicitations», ajoutent les associations, citant l'exemple de Tarbes où 82% des d