Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a annoncé mercredi l'abandon des poursuites contre le juge anticorruption Renaud van Ruymbeke, qui était visé depuis six ans par une procédure disciplinaire pour son action en marge de l'affaire Clearstream. «Le Conseil donne acte au garde des Sceaux de son désistement des poursuites», a indiqué le CSM.
A l’audience publique qui s'était tenue le 3 octobre devant la formation disciplinaire du CSM, le ministère de la Justice, par la voix de sa directrice des affaires judiciaires Véronique Malbec, avait annoncé qu’il ne réclamait plus de sanction et abandonnait les poursuites contre le juge d’instruction.
C'est ce même ministère qui, en 2006, avait engagé des poursuites contre Renaud van Ruymbeke, lui reprochant sa manière de mener certains actes d'enquête en marge de l'affaire Clearstream. A l'époque, la Chancellerie réclamait une «réprimande».
Le juge était notamment accusé d’avoir rencontré secrètement en 2004 l’ancien vice-président du groupe d’aéronautique et de défense EADS Jean-Louis Gergorin, qui disait avoir des informations à lui communiquer mais, s’affirmant menacé, ne voulait pas déposer officiellement.
Renaud van Ruymbeke enquêtait alors sur des soupçons de rétrocommissions dans le dossier hypersensible de la vente de frégates à Taïwan. Or, Gergorin se révélera être le «corbeau» de l'affaire Clearstream, vaste dossier de dénonciation calomnieuse dont avaient été victimes plusieurs personnalités, d