L'affaire a été baptisée Romina, du nom de la jolie jeune fille brune à partir de laquelle tout a commencé. Souvent fantasmée, la délinquance de certains réseaux issus des pays de l'Est a récemment pris un tour concret avec l'arrestation d'une dizaine de Tsiganes serbes, au terme d'une enquête au long cours menée par les policiers de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne. «Nous sommes tombés sur une organisation très structurée, proche de celle qu'on observe dans les stups ou la prostitution», relève un enquêteur.
A la suite d’un vol par effraction, début 2011, dans un pavillon à Montrouge (Hauts-de-Seine), une trace ADN est relevée. Bonne pioche puisqu’elle est présente dans d’autres dossiers de «vol effrac» dans l’est de la France et à Poitiers. L’examen de ces procédures fait apparaître dans les fichiers Romina, une jeune fille qui, à chaque interpellation, sert aux policiers la même version au mot près : elle est née en 1996 en Italie, reconnaît les vols (à chaque arrestation elle transporte des tournevis sur elle) et donne le numéro de téléphone de sa mère, qui ne répond jamais. Romina est régulièrement placée en foyer d’où elle fugue dans les vingt-quatre heures. Les policiers flairent aussitôt la cambrioleuse d’habitude, mobile et encadrée. Emmenés par le commissaire Jacques Rondepierre, les enquêteurs de Nanterre (Hauts-de-Seine) dénombrent une trentaine de cambriolages, à Arcueil (Val-de-Marne), Cachan, L’Haÿ-les-Roses qui impliquent R