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Analyse

Désert médical, traversée à risque

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Maternité à plus d’une heure de route, manque de vigilance sur le transport sanitaire… La mort d’un nouveau né, vendredi, entre Figeac et Brive relance le débat sur la répartition des structures.
Un bébé a trouvé la mort entre Figeac et Brive alors que sa mère tentait de rallier la maternité la plus proche. (Photo Didier Pallages. AFP)
publié le 21 octobre 2012 à 21h51

Vendredi matin, entre Figeac et Brive, dans le nord du département du Lot. Sur la bretelle de l’autoroute A20, une jeune femme accouche en catastrophe dans sa voiture. Parfois, comme dans une image d’Epinal, tout se passe bien, et les médias mettent en avant «la belle aventure». Là, c’est la catastrophe : le nouveau né est un grand prématuré de 7 mois. A midi, les pompiers constatent la mort. Terrible histoire. La faute à qui ?

Depuis quarante-huit heures, la fermeture des petites maternités est pointée du doigt. Et on met en avant les impératifs budgétaires qui imposeraient des décisions allant à l’encontre des impératifs sanitaires. C’est parfois exact, mais l’est-ce dans ce cas précis ? Samedi, une enquête administrative a été demandée par le président de la République.

Que s’est-il passé ?

La jeune femme avait, semble-t-il, une grossesse délicate : elle a dû être longtemps alitée et, vendredi matin, elle a consulté son gynécologue qui lui a conseillé de se rendre rapidement à la maternité. Mais laquelle ? Celle de Brives ou de Cahors ? Elles sont toutes les deux à une petite heure de route. C'est loin, très loin. Selon le Journal du dimanche, le poids du bébé est problématique.

Première question : s’il y avait urgence, pourquoi avoir pris la route et ne pas avoir diligenté un transport médicalisé, normalement disponible ? D’autant qu’une naissance à sept mois de grossesse est à hauts risques et nécessite la présence d’une réanimation néonatale.