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TRIBUNE

Mariage pour tous : nous, élus de droite, voulons un véritable débat

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(Dessin Alain Brillon)
par Philippe Gosselin, Député de la Manche, Laure de La Raudiere, Députée d’Eure-et-Loir, Jean-Frédéric Poisson, Député des Yvelines, Xavier Breton, Député de l’Ain, Bernard Gérard, Député du Nord et Hervé Mariton, Ancien ministre, député de la Drôme
publié le 22 octobre 2012 à 19h07

La remise en cause du mariage, mais aussi de la filiation, est une véritable question de société sur laquelle nous ne pouvons faire l’économie d’une réflexion dépassionnée. Elle mérite que chacun s’interroge profondément, bien au-delà des positions caricaturales présentées dans les médias, opposant deux catégories de personnes. Il n’y a pas d’un côté ceux, favorables au mariage homosexuel et à l’adoption, qui seraient porteurs d’une vision de la société novatrice et tolérante, et de l’autre, ceux qui sont taxés d’intégrisme, de conservatisme et d’homophobie en raison de leur attachement au modèle historique de la famille. Cette stigmatisation est réductrice et malveillante. Ceux qui disent que le projet de loi de «mariage pour tous» ne fait qu’accorder des droits nouveaux au nom de l’égalité, nous trompent.

Ce texte bouleverse en profondeur notre société. Faut-il rappeler que le mariage civil est - en premier lieu - un acte juridique visant à établir un cadre institutionnel pour un couple constitué par un homme et une femme qui décident de fonder une famille ? Le mariage n’est donc pas un simple certificat de reconnaissance d’un sentiment amoureux. En fait, ce qui pousse les couples homosexuels, ou tout au moins une minorité, à revendiquer un «droit au mariage», c’est qu’en y accédant, ils obtiendraient de facto des droits en matière d’«homoparentalité». Ainsi, la question du mariage n’est qu’un leurre. La question principale est bien celle de la filiation : l’adoption, le re