Marie Cervetti est directrice de l'association «Une femme un toit», membre comme quarante autres associations du collectif Féministes en mouvements. Celui-ci a lancé le 12 octobre une pétition contre le viol exigeant du président de la République une «réponse politique» après le verdict de Créteil, jugé «catastrophique» par ces associations féministes.
Vous remettez aujourd’hui une pétition contre le viol, signée par 41 000 personnes, à la ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui vous recevra ensuite pour une réunion de travail. Qu’attendez-vous de cet entretien ?
Ce soir, on attend des réponses claires, et un calendrier de mise en œuvre de ces réponses. On demande que les victimes de viol puissent bénéficier de l'ordonnance de protection réservée aux femmes victimes de violences conjugales. Et puis il faut s'interroger : que peut-on imaginer de la justice pour que le traitement des viols soit plus rapide ? Pour que les viols ne soient pas, comme c'est le cas très souvent, qualifiés d'«agressions sexuelles», ce qui fait qu'ils sont traités par un tribunal correctionnel et non pas aux assises ?
Certes, la procédure est plus rapide dans le cas d'une agression sexuelle en correctionnelle, la police peut par exemple interroger plus rapidement.Pour Nina et Aurélie, les deux jeunes victimes de viols collectifs à Fontenay-sous-Bois, cela a pris treize ans pour aboutir à un procès, aux assises. Il faut donc se demander comment faire en sorte de juger plus rapide