Face aux manifestants anti-Roms, il tiendra bon. «J'ai la volonté chevillée au corps, et des convictions», affirme Frédéric Marchand, le maire PS d'Hellemmes, près de Lille. Samedi matin, il a été cueilli par une foule vociférante, remontée contre son projet de village d'insertion pour cinq familles roumaines. Le rassemblement avait été lancé par l'UMP locale, qui a vite été débordée. Frédéric Marchand n'a réussi que difficilement à s'extirper de la salle municipale où il était pris à partie : «Je me suis retrouvé dans la pièce d'à côté, ils voulaient casser la porte, et des gens hurlaient "plantez-le, plantez-le".» Pour lui, ce débordement, «ce sont quatre ou cinq vociférateurs qui ont emporté le morceau».
«Virulent». Pourtant, le projet - cinq mobile homes installés dans un parc, avec clôture et suivi de travailleurs sociaux - n'a rien à voir avec les campements sauvages. Ni même avec les relocalisations prévues à Cysoing et à Bauvin (Nord) des 150 expulsés roms de cet été. La préfecture a dû reculer face à la mobilisation des habitants. Un exemple qui fait tache d'huile. «Dès qu'on parle de Roms, tout devient fantasmagorique», constate le maire. Les riverains ont tout de suite bloqué les travaux pourtant commencés dans la discrétion il y a une semaine.
L'édile a organisé une réunion publique mercredi dernier : «Le ton était si virulent que nous étions même honteux d'être hellemmois», confie Aude Bartholomeus. Ven