«Allô, Jean-Marc ?» rigole un manifestant, devant le barrage des gendarmes. Jean-Marc Ayrault, qui fut un ardent promoteur du nouvel aéroport de Nantes lorsqu'il était député-maire de la ville et le reste à Matignon, est aujourd'hui dans la ligne de mire. A l'entrée du bourg de Notre-Dame-des-Landes, d'ailleurs, la photo du Premier ministre est affichée sur tous les panneaux et barré d'un message vengeur : «Wanted Ayrault-Porc». Hier 10 h 30, 150 manifestants réunis à l'appel de la Confédération paysanne et de l'Acipa - l'association des opposants au projet de nouvel aéroport de Nantes, qui regroupe des agriculteurs, des habitants, des militants - sont sur la route pour aller soutenir les «squatteurs», ces résistants qui occupent des cabanes ou des maisons sur le site. Mais le cortège est bloqué par les gendarmes. Béret marine sur cheveux blancs, Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, éleveur retraité, et opposant depuis 1973, tente de négocier le passage.
Hélicoptère. Quinze jours après l'opération d'expulsion massive déclenchée par la préfecture des Pays de la Loire, le 16 octobre, la guérilla des champs a repris, hier, entre opposants et forces de l'ordre venus déloger les habitants des cabanes perchées dans les bois ou démolir les maisons restantes. Des centaines de gendarmes sont intervenus dès 5 heures du matin au Sabot, un lieu de résistance truffé de cabanes occupées par de jeunes militants tous cagoulés ; puis plus tard à