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Libération

Le maire scie la croix et déclenche une croisade

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publié le 31 octobre 2012 à 21h26

«Monsieur le maire, scier une croix, sur le portail d'un cimetière, est un blasphème. Montrer du doigt les croyants, les stigmatiser, cela va à l'encontre de votre rôle de maire.» Un message parmi plusieurs centaines reçus ces dernières semaines par Philippe Masson, le maire radical-valoisien de Brou (Eure-et-Loir). Il lui est reproché d'avoir ordonné l'enlèvement du petit crucifix qui trônait sur le portail du cimetière communal depuis 1979, année de sa construction. Ce qui a provoqué la bronca de l'extrême droite locale et des milieux catholiques intégristes. Cette décision est due à l'intervention de Marie Scheffer-Arth, conseillère municipale qui se dit pourtant «de droite et catholique». «J'ai simplement transmis au maire la demande d'administrés qui trouvaient anormal de voir une croix chrétienne dans un lieu public», justifie-t-elle, choquée par la violence de certaines réactions. «Cette anomalie, qui datait d'une ancienne mandature, était en contradiction avec la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat», ajoute-t-elle.

Dans la petite commune de 3 500 habitants, cette mise en conformité prête à sourire. Quand elle n'indiffère pas. «C'est un non-événement», pensent les propriétaires de la maison de la presse jouxtant la place du marché. «C'est monté parce que le curé a lancé une pétition et que la presse locale en a parlé, mais les gens qui jettent de l'huile sur le feu ne sont même pas de Brou.» A que