Dans les années 80, la chanteuse Diane Tell, clamait dans un élan romantique : «Moi, si j'étais un homme…» Cette chanson me revient furieusement tous les jours en tête, depuis le verdict du procès de Nadia et Stéphanie (1).
Oui, moi, si j’étais un homme, j’aurais été accablé par ce fiasco juridique.
Je me serais dit que j’avais été lâche, ou à côté de la plaque, ou encore inconscient, parce que, bien évidemment, ma place était à côté de ces filles-là, violées par une bande incapable de reconnaître les faits.
Moi, si j’étais un homme, j’aurais dit à Nadia que son courage la rendait belle malgré le poids de ses soucis.
Moi, si j’avais été un avocat, je me serais précipité pour défendre ces filles dans ce procès. Je serais venu en renfort, gratuitement, pour être au côté des deux avocates. Pour faire face à cette bande d’accusés, pour qu’ils voient que ce procès n’est pas l’affaire des femmes, ni des associations féministes qui se battent depuis des lustres pour faire entendre raison, mais bien parce que c’est une affaire de société et que c’est tous ensemble qu’il faut regarder cette bande dans les yeux.
Moi, si j'étais un homme, par ma seule présence, parce que j'aurais affirmé ma place au côté de Nadia, j'aurais empêché qu'un crétin la traite de «grosse vache».
Moi, si j’étais un homme, je prendrais mon stylo et je les défendrais en affirmant mon soutien, pour qu’elles aient encore la force de dire et redire ce qu’elles ont vécu, devant ces quatorze présumés coup