Dans le gymnase bien chauffé de l’école Ohr Torah (ex-Ozar Hatorah) de Toulouse, François Hollande et le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, se font attendre.
L'établissement accueillait, hier, une cérémonie d'hommage aux victimes tuées le 19 mars. Ce matin-là, Mohamed Merah abattait froidement dans la cour de l'école un père de famille, ses deux enfants de 3 et 6 ans et la fille du directeur de l'établissement, âgée, elle, de 8 ans. «C'est impensable, inimaginable… Ce n'est pas un être humain qui a fait ça» : debout dans la salle depuis trois heures et demie, Patrick Baron, père de deux adolescents, tombe sur un responsable des parents d'élèves. Celui-ci vient d'assister à la rencontre entre les enfants et le chef de l'Etat. «François Hollande a dit des trucs très forts. On aurait dit le président américain», raconte-t-il. Patrick Baron, kippa argentée sur l'arrière du crâne, reprend : «Il ne faut pas confondre la religion avec une race. Nous sommes des juifs français. On est bien en France.» Une réponse à la proposition de Nétanyahou, faite la veille depuis l'Elysée, d'accueillir les Français de confession juive en Israël ? «Non… C'est juste qu'en Israël ils ont peur pour nous», répond-t-il.
A Toulouse, Hollande et Nétanyahou ont eu leurs symboles. Un rappel, pour un président français - qui n'a inscrit ce déplacement à son agenda que mardi alors que la venue du Premier ministre israélien était, elle, prévue de longue date -,